Anhui: Que faire du blé immature?

Que faire du blé dans l’Anhui?

Dans la province de l’Anhui, malgré l’augmentation des rendements et de la production totale de blé, les centrales d’achat sont sur la réserve. Cette attitude s’explique par la qualité médiocre des grains affectés entre autres par les intempéries.

Suzhou, le 11 juin : D’habitude en cette période, le marché des céréales du district de Yong Qiao est en effervescence. Ce n’est pas le cas cette année où les agriculteurs ont du mal à vendre leur blé. Peu de greniers publics et privés sont actuellement en activité. Les contrôles effectués par le département des céréales du district ont révélé que la part de blé immature était trop importante. Pour 20% des récoltes, le degré de croissance du blé est de 10 à 20% inférieur à la normale. Pour environ 40%, cette immaturité, due principalement aux insectes, endommagements divers, moisissures et champignons, est supérieure à 20%. Selon la centrale d’achat chinoise, la proportion de blé immature impropre à la vente dépasse 10% des récoltes.

 

« Cela fait longtemps que l’on n’avait pas eu un taux d’immaturité supérieur à 10% dans toute la région. Avoir un blé qui n’ait même pas atteint 80% de sa croissance normale est pratiquement du jamais vu » déplore le responsable du bureau des céréales de Yong Qiao. Dans le même temps, le 6 juin à Yaobu, dans l’est de la province de l’Anhui, notre correspondant a vu un grand nombre de camions chargés de blé garés devant le grenier. Yaobu est un bourg du district d’Anqiao rattaché à la ville d’Yuzhou. Les agriculteurs doivent s’armer de patience. La pesée n’a pas encore commencé. « L’excès de précipitations qui se sont produites en fin de saison a ralenti les moissons et affecté la qualité des grains dont le poids est préoccupant » explique un ouvrier. Plus de la moitié du blé d’Yuzhou n’a pas atteint sa pleine croissance. Son degré de maturité est de 10% inférieur à la normale. Le responsable du bureau des céréales de Yong Qiao explique sans ambage que les entreprises d’État chargées des achats et du stockage des grains doivent à la fois acheter le blé afin d’éviter aux agriculteurs des problèmes d’écoulement et garantir la qualité du grain destiné à être stocké dans les greniers d’État. Bien que la politique de soutien du marché ait été proclamée vers la fin du mois de mai, seuls quatre centres d’achats ont été ouverts depuis dans quatre bourgs et cantons dans lesquels la qualité du grain a été relativement bonne. Comme l’augmentation de la quantité de grain immature par rapport aux années précédentes nécessite des contrôles plus importants, la mise sur le marché des grains s’en trouve ralentie et des files d’attente se forment devant les centres d’achats. Ailleurs, les agriculteurs attendent impatiemment l’ouverture de leur centrale d’achat. De crainte de ne pouvoir écouler la marchandise, les entreprises privées qui d’habitude se disputaient le marché avec les entreprises publiques, préfèrent attendre.

Que faire de ce blé?

Notre correspondant à Yuzhou fait état d’un avis émis par la municipalité concernant les achats de ce blé de mauvaise qualité et mentionne qu’un rapport a été envoyé aux instances supérieures. Dans le district urbain de Yongqiao, le bureau des céréales a décrété l’utilisation sur une grande envergure d’agitateurs et de ventilateurs de grains et autre matériels ainsi que l’envoi d’une main d’œuvre  devant aider les paysans à améliorer la qualité de leurs grains. Les entreprises publiques d’achat feront tout leur possible pour aider les agriculteurs à trouver des débouchés pour le grain de qualité trop médiocre, par exemple sur le marché de grain fourrager. Le responsable du bureau des céréales de la province de l’Anhui a souligné que des équipes étaient formées actuellement pour se rendre sur les exploitations afin de se faire une image plus précise de la situation et que des mesures allaient être prises dans les jours à venir en vue de limiter les pertes des paysans.